Philisophie du Yoga et Occident

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Le but du yoga selon la conception occidentale est la quête d'une harmonie, d'une unité corps et esprit. Pour Patañjali, c'est aussi la cessation des modifications du mental (citta), sources du karma. Cet état s'inscrit dans l'instant présent, et est potentiellement accessible à tout être humain. " Au cœur du yoga il y a un message important : tout être humain est naturellement équilibré et entier car le Soi ne peut être ni détruit ni endommagé. C'est là notre nature inhérente, et le yoga est la voie vers une plus grande conscience de cette entité intérieure, le Soi". « Lorsque nous suivons systématiquement la voie du yoga, il prend dans notre vie une importance profonde. Intérieurement, il nous permet d'agir conformément à nos besoins, à nos intentions et aux valeurs qui nous sont les plus chères. Extérieurement, il nous apprend à renforcer notre corps, à détendre et à équilibrer notre système nerveux et à trouver la paix et la concentration sur un objet. En fin de compte, on dit que le yoga mène à la réalisation directe de notre nature véritable.» Le yoga est une philosophie sans exclusivité : toutes les convictions, même religieuses ou humanistes, peuvent y trouver leur compte. Pour autant, le yoga n'est pas une religion. Le yoga propose l'union, les choix religieux39 ou non demeurant respectés. L'essentiel est la cessation des perturbations du psychique : le respect d'autrui, la paix et la non-violence (ou Ahimsâ).

Les noms des postures du Yoga

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Pour nommer les postures (āsana) la langue sanskrite utilise plusieurs noms composés. La composition d'un nom s'effectue toujours par paire, le mot déterminant précédant le mot déterminé2. Par exemple, vajrāsana se compose d'un nom déterminé āsana (signifiant « posture »), précédé d'un nom déterminant vajra (signifiant la « massue sertie de diamants de Indra, son foudre »). La rencontre de la dernière voyelle du terme déterminant avec l'initiale du terme déterminé se réduit ici à une assimilation en un [ā] long. Sémantiquement, cette rencontre de deux noms se traduit en français en considérant le premier terme comme étant complément de nom du second terme. Et vajrāsana devrait littéralement se traduire « posture du foudre » (mais l'expression « de la foudre » a prévalu, « le foudre » (massue) étant un terme devenu désuet ou trop rare en ce début du troisième millénaire). Le terme déterminant peut être un nom, un adjectif, un pronom voire un adverbe. Un nom composé de deux membres peut être à son tour déterminé par un troisième terme. Le nom composé ardhottānāsana s'analyse en deux termes : le déterminé est un nom composé uttānāsana (lui-même décomposable en uttāna et āsana signifiant « posture d'étirement »), le déterminant est un adjectif ardha (signifiant « demi » ou « à moitié »). Le contact phonétique [a+a] se réduit en [ā] comme ci-avant, le contact [a+u] se résout en [o]. Le français traduira cette expression par « posture d'étirement à moitié effectué » ou plus simplement « demi-posture d'étirement ». Un nom composé de quatre termes comprend un nom déterminé analysable en trois termes précédé d'un nouveau terme déterminant. Le nom composé de la posture adhomukhaśvānāsana se décomposera comme suit : un nom composé déterminé śvānāsana analysable en deux termes śvāna (un chien, à prononcer chwân) et āsana (une posture), traduisible en français par « posture du chien », devenu mukhaśvānāsana par adjonction d'un nom déterminant neutre mukha (signifiant « bouche » ou « museau »), l'ensemble pouvant se traduire « posture de chien ayant un museau »; ce nom composé de trois termes, nom déterminé, s'adjoint un nouveau terme déterminant, l'adverbe adhas (signifiant « à terre, vers le bas, au-dessous ») devenu ici adho pour des raisons phonétiques dues à la composition. Ce nom composé analysable en quatre termes se traduit : « posture de chien au museau tourné vers le bas ». Un lecteur francophone lira un mot composé sanskrit en commençant par le dernier terme, il remontera ensuite de terme précédant en terme précédant en prenant conscience de la construction progressive du nom composé déterminé qui reçoit in fine un dernier déterminant. Adhomukhaśvānāsana se lira progressivement, par exemple, comme suit : āsana (une posture), śvānāsana (une posture de chien), mukhaśvānāsana (posture de chien au museau), adhomukhaśvānāsana (posture de chien au museau en bas).